Les stades de Développement à Long Terme de l'Athlète

Le DLTA : le cheminement vers un sport amélioré

Les enfants et les adolescents ont besoin des bons éléments aux moments opportuns pour se développer dans leur sport ou activité – qu’elles souhaitent devenir des joueuses de ringuette,joueurs d’hockey, des danseurs, des patineurs artistiques ou des gymnastes. Le Développement à long terme de l’athlète (DLTA) expose ce que les athlètes doivent entreprendre à des âges et des stades de développement précis.

La science, la recherche et des décennies d’expérience pointent tous dans la même direction : avec les bonnes actions aux bons moments, les enfants deviendront actifs, le resteront et pourront même atteindre les plus hauts sommets dans le monde du sport. Voilà ce qui résume la logique derrière le modèle du Développement à long terme de l’athlète (DLTA).

Le modèle générique du DLTA est constitué de sept stades :

• Stade 1 : Enfant actif (0-6 ans)

• Stade 2 : S’amuser grâce au sport (filles 6-8, garçons 6-9)

• Stade 3 : Apprendre à s’entraîner (filles 8-11, garçons 9-12)

• Stade 4 : S’entraîner à s’entraîner (filles 11-15, garçons 12-16)

• Stade 5 : S’entraîner à la compétition (filles 15-21, garçons 16-23)

• Stade 6 : S’entraîner à gagner (filles 18+, garçons 19+)

• Stade 7 : Vie active (participants de tout âge)

Stades 1, 2 et 3

Ces stades permettent de développer le savoir-faire physique dans un environnement amusant et stimulant, avant la puberté. Le savoir-faire physique inclut les mouvements fondamentaux et les habiletés sportives qui procurent la confiance nécessaire aux enfants pour participer à divers sports et activités physiques au cours de leur vie. Le savoir-faire physique fournit aussi les fondations de plusieurs habiletés qui leur permettront de se spécialiser et de poursuivre leur entraînement au niveau élite dans un sport ou une activité physique, après l’âge de 12 ans.

Stades 4, 5 et 6

Ces stades fournissent l’entraînement spécialisé nécessaire pour participer à des compétitions de niveau supérieur. Ces stades supplémentaires permettent d’optimiser le développement physique, cognitif et émotionnel de chaque athlète. Une éducation en matière de nutrition et de mode de vie contribue à atteindre le plein potentiel de ces athlètes.

Stade 7

Le dernier stade est celui de la vie active par la participation au sport et activités physiques récréatifs. Il incite aussi à s’engager auprès de la communauté sportive en tant qu’entraîneur, officiel, administrateur ou bénévole. Certains atteignent le stade de vie active au cours de l’adolescence après avoir développé leur savoir-faire physique, tandis que d’autres choisiront de poursuivre au niveau élite durant des années ou des décennies avant d’effectuer la transition vers le stade de vie active.

 

Enfant actif

De 0 à 6 ans, les enfants ont besoin d’être impliqués dans le jeu actif sur une base quotidienne. Par le jeu et le mouvement, ils développent les habiletés de mouvement fondamentales qui leur fourniront les bases de l’apprentissage d’habiletés sportives en vieillissant.

De 0 à 6 ans, les enfants ont besoin d’être initiés au jeu actif non structuré qui intègre une variété de mouvements corporels. Les enfants de cet âge ont besoin de développer l’ABC du mouvement – agilité, équilibre, coordination et vitesse.

L’ABC est essentiel pour développer les habiletés de mouvement fondamentales qui, plus tard, serviront de bases des habiletés sportives fondamentales. Ensemble, les habiletés de mouvement fondamentales et les habiletés sportives fondamentales constituent les fondements du savoir-faire physique.

Une enfance active favorise le développement des fonctions du cerveau, de la coordination physique, des habiletés motrices, de la posture et de l’équilibre. Une enfance active aide aussi les enfants à bâtir leur confiance, leurs habiletés sociales, leur contrôle émotionnel et leur imagination, tout en réduisant le stress et en améliorant la qualité du sommeil.

Les enfants au stade Enfant actif devraient percevoir l’activité physique comme une partie amusante et stimulante de la vie de tous les jours.

S’amuser grâce au sport

Au stade S’amuser grâce au sport, les enfants devraient développer leurs habiletés de mouvement fondamentales, incluant l’ABC de l’agilité, l’équilibre, la coordination et la vitesse. Les enfants devraient participer à des activités dans un environnement multisports amusant et stimulant.

À l’âge des premières années d’école primaire, les enfants ont besoin de participer à une variété d’activités bien structurées qui permettent de développer les habiletés de base. Les activités et les programmes doivent toutefois se concentrer sur l’aspect amusant, et la compétition formelle devrait être introduite au minimum.

Les enfants devraient être exposés à de nombreux sports et activités physiques à travers les années, développant ainsi leur intérêt et leur motivation, tout en évitant les risques d’épuisement dus à la spécialisation précoce.

L’apprentissage des habiletés de mouvement fondamentales à travers ce stade est la clé d’un développement global du savoir-faire physique. L’ABC de l’agilité, l’équilibre, la coordination et la vitesse est la base du développement des habiletés de mouvement fondamentales.

Apprendre à s'entraîner

Au stade Apprendre à s’entraîner, les enfants devraient transposer leurs habiletés de mouvement fondamentales en habiletés sportives fondamentales. Ce stade est « l’âge d’or de l’apprentissage » des habiletés spécifiques au sport.

Au stade Apprendre à s’entraîner, les enfants sont prêts à commencer l’entraînement intégrant des méthodes plus officielles. Toutefois, l’attention devrait se porter sur les habiletés sportives générales convenant à de nombreuses activités.

De plus, beaucoup plus de temps devrait être consacré à l’entraînement et à la pratique, plutôt qu’à la compétition.

Il peut être tentant de spécialiser un enfant de cet âge dans un seul sport à travers un entraînement excessif ou de le spécialiser rapidement dans une position dans les sports d’équipe. Ceci est à éviter pour la majorité des sports.

La spécialisation précoce ou inappropriée peut nuire aux stades ultérieurs de développement de l’athlète si l’enfant pratique un sport à spécialisation tardive. La spécialisation précoce entraîne un développement inégal et augmente les risques de blessures et d’épuisement.

Il existe quelques sports reconnus en tant que sports à spécialisation hâtive, tels que la gymnastique, le patinage artistique et le plongeon. Dans ce cas, il convient de fournir plus d’heures d’entraînement et de se concentrer sur ces activités.

S’entraîner à s’entraîner

Au stade S’entraîner à s’entraîner, les jeunes athlètes ont besoin de développer leur base aérobie et de consolider leurs habiletés spécifiques au sport. Vers la fin du stade, ils doivent se concentrer sur la force et le système anaérobie alactique. À ce stade, il est nécessaire d’augmenter les heures d’entraînement pour développer le potentiel à long terme de chaque athlète.

L’intervalle d’âge qui définit le stade S’entraîner à s’entraîner se base sur le début et la fin approximatifs de la poussée de croissance à l’adolescence. En général, cette période se situe entre 11 et 15 ans chez les femmes et entre 12 et 16 ans chez les hommes.

À ce stade, les athlètes sont prêts à consolider leurs habiletés et tactiques de base spécifiques au sport. Il s’agit aussi d’un stade propice au développement de la forme physique.

Le stade S’entraîner à s’entraîner est un stade critique pour les athlètes. Ils peuvent être dotés d’un talent particulier, jouer pour gagner et faire de leur mieux, mais ils doivent tout de même allouer plus de temps à l’entraînement des habiletés et des capacités physiques qu’aux compétitions officielles. Pour maximiser leur potentiel à long terme, gagner devrait demeurer au second plan.

Cette approche est cruciale pour le développement à long terme des meilleurs athlètes et des participants à vie.

Pour s’assurer que leur programme suit les ratios entraînement-compétition adéquats, ainsi que les autres repères qui définissent le concept de l’entraînement et les objectifs de compétition de chaque stade de DLTA, les entraîneurs et les parents devraient consulter le plan de DLTA conçu par leur organisme national de sport.

S’entraîner à la compétition

Au stade S’entraîner à la compétition, les athlètes choisissent un sport dans lequel ils souhaitent s’entraîner pour performer. Les athlètes s’entraîneront pour renforcer leurs habiletés spécifiques à ce sport et à une position en particulier, ainsi que l’ensemble de leurs capacités physiques. Ces athlètes visent les compétitions de niveaux national et international.

Au stade S’entraîner à compétition, la compétition devient « sérieuse ». Les athlètes qui traversent ce stade

lorsqu’ils ont choisi de se spécialiser dans un sport et de performer au plus haut niveau de compétition possible.

Les athlètes doivent se dévouer à un volume important d’entraînement intensif, toute l’année. L’éducation en matière de nutrition, de psychologie du sport, de récupération et de régénération, de prévention des blessures et de gestion des blessures devient primordiale.

Les compétitions officielles passent au premier plan dans les plans annuels de périodisation d’entraînement, de compétition et de récupération, et incluent les événements majeurs nationaux et internationaux.

Les athlètes du stade S’entraîner à la compétition ne sont pas les participants typiques des programmes sportifs communautaires. Ce sont des athlètes dévoués, au talent reconnu, qui ont choisi de suivre un cheminement vers l’élite que peu choisissent.

S’entraîner à gagner

Le stade S’entraîner à gagner est le dernier stade de DLTA en haute performance. On se concentre principalement sur les médailles et le podium.

Au stade S’entraîner à gagner, les athlètes qui se sont démarqués par leur talent poursuivent l’entraînement de haute performance dans le but de remporter des événements internationaux. Ils sont maintenant des athlètes à temps plein.

Les stades de DLTA précédents ont permis de développer et d’optimiser les habiletés, les tactiques et les capacités auxiliaires de chaque athlète. Les athlètes ont atteint leur plein potentiel génétique. Ils doivent maintenant s’entraîner pour maximiser et maintenir leur performance compétitive au plus haut niveau.

Au stade S’entraîner à gagner, les athlètes de classe mondiale ayant ou non un handicap ont besoin de méthodes d’entraînement, d’équipement et d’installations qui répondent aux besoins du sport et de l’athlète.

Vie active

Le stade Vie active est la destination ultime de tous les Canadiens. À ce stade, les participants et les athlètes participent à de nombreux sports et activités physiques aux niveaux compétitif et récréatif, pour le plaisir.

Au stade Vie active, les athlètes et les participants de tous les niveaux de capacités apprécient de participer à une multitude d’occasions compétitives et récréatives dans des sports et activités physiques.

À ce stade, personne ne poursuit un cheminement vers la compétition de haute performance. Tous les participants font du sport et de l’activité physique en vue d’être en forme et en santé, ou encore en vue de compétitions amateurs qui leur apportent une satisfaction personnelle, et non une reconnaissance nationale ou internationale.

Lorsque les conditions sont favorables, les athlètes et les participants atteignent le stade Vie active à un ou deux moments :

• Après s’être retirés de l’entraînement et de la compétition de haute performance (aux stades S’entraîner à s’entraîner, S’entraîner à la compétition et S’entraîner à gagner).
• Après avoir développé leur savoir-faire physique, vers la fin du stade Apprendre à s’entraîner, et avoir choisi de poursuivre le sport et l’activité physique en accord avec les objectifs du stade Vie active.
• Actuellement, au Canada, plusieurs sinon tous les participants au stade Vie active ont un savoir-faire physique limité, principalement dû au fait que le système sportif canadien ne permet pas de constance dans le développement du savoir-faire physique chez tous les Canadiens. Un des objectifs principaux du mouvement « Au Canada, le sport c’est pour la vie » (ACSV) est d’améliorer cette situation.